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¾ Conclusion ¾ L’œuvre
d’art, la peinture, à l’image de la perception serait donc un miroir.
Miroir de sa propre capacité de
conscience d’un monde en train de se faire. Le
Christ Pantacréator, la Joconde, un Cézanne ou un Rothko ne célèbrent
que la métamorphose du voyant et du
visible, la réflexibilité du sensible, dans une même expérience
frontale de la vision : On est autant vu que l’on voit. Car il ne
s’agit pas de projeter un monde possible devant soi, ni de spéculer sur
ses aspects extérieurs mais de rendre visible notre surface de contact
avec lui, notre enracinement perpétuel en lui : « nous
ressentons tout grand style comme le symbole d’une relation fondamentale
de l’homme avec l’univers, d’une civilisation avec la valeur
qu’elle tient pour suprême : avec ses dieux ». (1) Nous
avons tenté de revenir au sensible, à l’expérience. Car cette
relation fondamentale de l’homme avec l’univers s’immerge dans
l’expérience. Nous ne disposons en réalité que de notre corps comme
moyen de connaissance, toute technologie n’en est qu’un prolongement
plus ou moins abstrait. Et tout le savoir s’installe dans les horizons
ouverts par la perception. Il semble donc primordial de redonner à la
perception la première place non pas en voulant la développer comme une
technique mais en la considérant comme une fonction fondamentale de l’être,
comme le moyen de connaissance sans prix. _________________________________________ (1) Malraux, le Musée imaginaire
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